Gevangenpoort Museum Den Haag - Attention sensibilité - De l'aveu à la mort

Marie Bulsa


"Je leur résiste en pleurant. J'ai mordu ma langue et maintenant, je sens le mélange de sang et de salive dans ma gorge. Pourquoi ce religieux a t-il jeté son dévolu sur moi ?"

"Je passe devant la guillotine qui est réservée aux gens plus fortunés."

"Je n'ai pas eu le droit au pilori. Je suis presque en train de le regretter."

"Mon cœur bat la chamade en entrant dans la cave des supplices. Ils commencent par me demander si je vénère le diable. Mon réflexe est de dire non !"

"Ils me couchent sur ce banc de torture et ils m'attachent de fines cordelettes si fort qu'elle entaillent ma peau. Ils m'ont flageller pendant plus de trois heures et je continue à clamer mon innocence. Mon bourreau ne se remettra jamais de cette séance particulière. Mon supplice devient atroce. J'ai fini par dire que j'adorais le Diable et que je me repentais. On me remonte en cellule. Demain, je serai exécuté."

"J'ai vu des tas d'objets passer devant mes yeux perdus entre les évanouissements. Je veux tellement mourir. Comment des hommes peuvent infliger de telles horreurs à d'autres ?"

Note : Les carreaux de Delft ont été disposés sur le mur de la cave des supplices au XVIIIe pour pouvoir nettoyer plus facilement cet espace. Il s'agit de "déchets" "de produits ratés par les potiers" Ils ne sont pas là pour décorer. C'est pour ça que certains carreaux sont posés à l'envers.

"Je comprends mieux pourquoi certains dans la cellule ont les oreilles, la langue ou les mains coupées. C'est une punition qui est infligée pour vol, agression ou commérage."

"Qui a pu un jour inventer toutes ces machines, les unes aussi terribles que les autres dans le but de faire avouer."

"certains prisonniers ont le visage marqué au fer chaud."

"Des tas de fers différents selon la catégorie du crime. (mendiants, faussaires, voleurs..)."

"Casser les os semblait indispensable pour obtenir des aveux."

"Encore des horreurs auxquelles j'ai échappé. Mais mon exécution va être bien pire."

"Les gardes viennent me chercher. C'est peut-être le matin. Je n'ai aucune idée de l'heure, il fait trop sombre ici. Ils m'emmènent à l'extérieur."

"Ils m'allongent sur la pièce de bois et attachent mes membres. C'est le supplice de la roue. J'ai les yeux rivés vers le ciel et je prie. Mon bourreau arrive masqué et j'entends la foule autour de moi comme le bourdonnement d'un essaim."

"Il frappe mes membres d'une force surnaturelle. Mes os se cassent en mille morceaux. La douleur est insoutenable. Je pleure et je hurle simultanément. Lorsqu'il frappe mon torse, je n'ai plus la force de crier. Je regarde le bleu du ciel que je ne reverrai plus jamais et je ferme les yeux. Mon dernier souffle est arrivé. Ils m'ont assassiné, moi qui n'avait commis aucun crime."

Ce musée n'est pas un musée comme les autres. (pas de boutique souvenirs) C'est une mémoire physique de la cruauté des prisons du moyen-âge. Il doit exister pour que l'on se souvienne de cette époque terrifiante. Il nous laisse un goût amer dans la gorge. Les plus sensibles pleureront. Il est oppressant, mais une perle pour les amoureux de l'Histoire, car les informations y sont nombreuses.

"Personne ne peut être mis à mort à moins que le suspect lui-même avoue le crime."

Il faut savoir que les suspects ne pouvaient pas avouer sous la torture. On leur posait les questions après pour que les aveux soient recevables.

Sombres,
Lugubres.
Mon sang se glace,
arrivée sur place.
Je connais par cœur,
la définition de la terreur.
La fureur des hommes,
a frappé ses âmes.
Humiliées et torturées,
c'était leur destinée.
Et moi !!
Je viens attraper leur désespoir,
et le garder dans ma mémoire.
Marie Bulsa